samedi 15 octobre 2016

COLLECTIF VAVILOV


De la tomate sauvage hirsute au sorgho du Soudan,
comment sauver le grenier du monde ?
Située à Saint-Pétersbourg, en Russie,
l’Institut Vavilov de ressources génétiques végétales (VIR) est la plus ancienne et l’une des plus grandes banques de graines au monde.
Elle abrite une collection de plus de 300 000 semences, racines, boutures et fruits
collectés à travers le monde depuis 1894.
Cette collection vivante est aujourd'hui menacée par le manque de moyens et la pression foncière.

Afin de soutenir ce grenier du monde, un collectif d’acteurs français constitué d’associations,
d’une entreprise et d’un fonds de dotation œuvre depuis 2014
sous le nom de Collectif Vavilov.
Initiateur de ce collectif, le CRBA, réunissait hier son réseau
au Château de Lacroix-Laval dans le cadre des Rencontres des Conservatoires 2016.

Invitée à animer l’un des ateliers portant sur l’art et l’histoire de l’art
avec Anne Allimant et Emmanuel Louisgrand,
je vous livre donc ici mon relevé de notes de cette après-midi fertile et fructueuse…

Un grand merci à Stéphane Crozat et Sabrina Novak du CRBA pour cette invitation.


Au gré de cette après-midi, juste après…midi, au moment crucial et nécessaire de la sieste,
je me suis laissée bercer, 
dans le cours des interventions de Igor Loskoutov et Margarita Vishnyakova
 par la douceur de cette langue russe

Presque délicieusement endormie, je l’avoue, je me suis laissé surprendre
par la compréhension d’une langue qui n’était pas la mienne. 
Sa traduction immédiate et très délicate, par soucis de fidélité, butait parfois
sur des termes techniques, pas forcément compréhensibles par tous,
mais elle laissait envisager, malgré tout une sorte de langage, de vocabulaire, très archaïque, entendable par tous…universel…?
Au moment où je me posais cette question, mon voisin, Bertrand Rétif, paysagiste,
compagnon de longue route et d’école buissonnière,
 a juste évoqué

Jack et son haricot magique.

Alors, j’ai imaginé pour répondre à la question  qui nous était posée
dans les ateliers qui allaient suivre

"Quelles variétés de légumes, de fruits et de fleurs utiliserons-nous demain ?"


cette petite liste à la Prévert :

-Une variété de haricot magique pour remplacer les escalators 

-Une variété de cucurbitacée pour se déplacer en citrouille

(essence de citrouille, pourquoi pas?)

-Une variété de bois d’arbre spéciale cabane et de paille spéciale maisonnette

-Une variété de choux et de roses qui simplifieraient la reproduction.

-Une variété de carottes qui feraient les fesses plus roses et nous rendrait encore plus aimables
(est-ce possible?)

-Une variété de pommes de Blanche-Neige pour soulager les insomniaques

-Des bonnes poires pour soigner les escrocs

-Des trèfles à 4 feuilles, en veux-tu, en voilà,
de l’oseille et du blé pour tout le monde

-De raisins pour apaiser la colère

-D’épinards pour être aussi costaud que Popeye

-Mais bon, pas trop de marron ni de châtaigne s’il vous plait

-Et puis surtout:
Une marguerite mono-pétale pour dire : Je t’aime et puis c’est tout….

En fait, la nature, peu rancunière, a d’ores et déjà réponse à tout.
 Alors pourquoi inventer encore d’autres variétés, d’autres espèces?
Sortons plutôt de cette amnésie collective d’une mémoire
bien heureusement
gardée par quelques soigneuses vestales telles que l'Institut Vavilov ou le CRBA. 
Retrouvons le chemin buissonnier
qui nous permettra de cultiver déjà l’existant et
tout simplement
de regagner ce nous avons perdu…
peut-être
….
le Paradis ?


Centre de Recherches en Botanique Appliquée

http://www.crba.fr/





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